À propos de Jean-Pierre Grossein, Max Weber et l’intelligence du social. Prolégomènes, Gallimard, « Tel », 308 p.

Un essai lumineux de Jean-Pierre Grossein, traducteur et fin connaisseur de la pensée du sociologue allemand

La réception de l’œuvre du sociologue allemand Max Weber (1864-1920) a longtemps été entravée en France. Les disciples d’Emile Durkheim peinèrent à saisir, au début du XXe siècle, la portée de ses idées. Raymond Aron y puisa bien, dès les années 1930, une ­inspiration décisive pour son propre positionnement intellectuel. Mais il n’en fit qu’un usage limité comme sociologue. Pierre Bourdieu s’en est, quant à lui, inspiré mais sans vraiment revendiquer cette influence.

Si l’on ajoute à ce paysage désolé le fait que les textes de Weber ne sont toujours pas disponibles de manière exhaustive en français, on ne peut que se réjouir de voir paraître aujourd’hui Max Weber et l’intelligence du social. Jean-Pierre Grossein, l’auteur de cet essai érudit et lumineux, a consacré comme traducteur plus de trente ans à la clarification des idées wébériennes en français. Dans ce livre, il en dégage petit à petit une interprétation d’une clarté fascinante.

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